eSIM : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

L’eSIM est programmée pour supplanter les cartes SIM. Mais de quoi s’agit-il véritablement, et pourquoi c’est un enjeu important ? Dans ce dossier, nous vous expliquons précisément ce qu’est l’eSIM et pourquoi constructeurs, opérateurs, et clients ont intérêt à adopter ce nouveau format.

Vous le savez, la SIM est indispensable pour connecter votre smartphone au réseau de votre opérateur. La carte SIM, comme d’autres cartes à puces, embarque un minuscule die de silicium contenant des données chiffrées permettant d’authentifier de manière sécurisée la connexion. La technologie en elle-même a toujours gardé sa pertinence – le principal point d’amélioration étant surtout la taille, à la fois de la carte et de son réceptacle dans le smartphone, où chaque millimètre cube gagné est une victoire, entre autres, pour l’autonomie.

Dans les années 1990 jusque dans le début des années 2000, on trouvait des téléphones portables dont la SIM au facteur de forme 1FF, c’est à dire faisant la taille d’une carte bleue. Rapidement, les opérateurs sont passé au format 2FF, baptisé mini-SIM (que l’on appelle souvent par abus de langage simplement carte SIM). Les formats 3FF et 4FF sont apparus à partir de 2010 : ce sont les formats micro et nano-SIM. Ce dernier, n’a pratiquement plus de support en plastique, et représente la taille minimum que peut prendre une SIM amovible.

Dès la montre Samsung Gear 2, un nouveau format de SIM minuscule mais aussi inamovible, soudée à la carte-mère, a fait son apparition : l’eSIM. Un format repris depuis les Watch Series 3 chez Apple, et qui vient de faire son entrée sur les iPhone XS et XS Max double SIM avec un slot 4FF et une eSIM soudée sur la carte-mère. Ce nouveau genre de SIM est une petite révolution. L’eSIM nécessite néanmoins que les opérateurs implémentent son support, ce qui n’est pour le moment uniquement le cas en France chez Orange et chez SFR.

L’eSIM est identique quelque soit le réseau, et implique que le constructeur fasse office de tiers pour les activations / désactivations.

Qu’est-ce que l’eSIM ?

L’eSIM (ou Embedded SIM) c’est en quelque sorte ce qui reste lorsque l’on supprime tout ce qui n’est pas indispensable sur une carte SIM. Cette puce, beaucoup plus petite, et donc facile à intégrer même dans des appareils très petits comme des smartwatches, incorpore les mêmes fonctionnalités. La principale différence, c’est qu’elle libère de la place dans le smartphone et doit être activée différemment par votre opérateur qu’une SIM classique qu’il vous aura lui-même fourni.

Ce n’est donc pas tout à fait une dématérialisation de la carte SIM, mais pour l’utilisateur, ça y ressemble énormément. En raison de sa taille, on risque de trouver l’eSIM dans un nombre croissant de montres et autres objets connectés, mais aussi dans les smartphones où cet espace gagné peut par exemple servir à augmenter la taille d’un autre composant, comme la batterie. Ou simplement servir de 2e slot SIM comme sur les iPhone XS.

Il y a d’autres avantages. Par exemple, l’eSIM permet de se débarrasser du tiroir SIM, et donc facilite l’étanchéité et la résistance à la poussière des smartphones. C’est aussi un grand avantage pour les consommateurs, sur plusieurs points : notamment la simplicité de souscription à un abonnement chez un opérateur. Il n’est plus nécessaire de se déplacer ou d’attendre de recevoir une carte SIM. Il suffit de choisir votre opérateur sur votre appareil, ou demander par téléphone qu’il vous abonne pour que vous soyez immédiatement connectés.

Enfin il y a un argument sécurité : si l’on vous vole votre smartphone, l’eSIM se chargera de le rendre inutilisable, et il sera du coup très difficile pour le voleur de le revendre. Une eSIM c’est aussi bien la possibilité de désactiver en 5 secondes vos informations abonné que de bloquer l’inscription de nouveaux utilisateurs sur l’eSIM une fois le vol constaté.

eSIM : quels désavantages ?

Vous êtes du genre à passer de smartphone en smartphone en quelques secondes, voire à garder constamment un appareil bien chargé pour remplacer celui que vous utilisez en cas de batterie faible ? Il vous sera difficile de simplement enlever votre SIM d’un appareil pour l’insérer dans un autre, puisqu’il n’y a plus de tiroir. Néanmoins cet inconvénient devrait vite disparaître lorsque davantage de smartphones seront eSIM puisqu’on pourra alors facilement activer un abonnement sur un autre smartphone.

Le problème est sans doute davantage pour les opérateurs, puisque ces derniers perdent un peu de leur contrôle. L’eSIM sous-entend en effet d’inviter une troisième autorité entre vous et votre abonnement : celle de votre constructeur. C’est ce dernier qui aura la charge d’activer ou désactiver votre SIM, faisant que cette étape n’appartient plus vraiment à SFR, Orange, Bouygues ou Free.

Alors que les smartphones commencent à passer à l’eSIM, la technologie vous paraît-elle nécessaire et utile ? Ou préféreriez-vous conserver la petite carte physique, si facilement perdue mais si tangible ? Partagez votre avis dans les commentaires.